DU POISON DANS LE GODET
Il est dru et rouille de poil. Tandis que les autres parlent, sous la barre des sourcils le regard est tantôt moqueur tantôt pourfendeur et tout le corps s’impatiente. Les doigts malaxent une invisible boule de glaise, les jambes ne trouvent pas leur place, le buste s’enfle nerveusement, le fessier broie le siège, plantée sur un fort cou la tête pivote sans cesse à la recherche de la caméra. Sourires et mimiques sont grêle de horions mitraillant les contradicteurs. Vif en verbe, il sait tout, a tout fait, tout vu, tout vécu, tout compris et a des solutions pour tout. Cerné par les cancres, les incapables et les pleutres, il ferraille avec superbe en s’enivrant de sa fougue et de ses errements ; braillard, il assène des chiffres sortis de nulle part afin d’étayer ses énormités. C’est un forgeron qui fabrique les vérités brutales constituant son arsenal de démagogue familier. Hier, invité sur le plateau de ce soir ou jamais, le rustre Michel Godet parla des « nés sous x » en faisant l’économie du mot enfants, comme on a pris l’habitude barbare de dire les SDF en omettant personnes. Quarante pour cent d’entre eux ont dû rendre des comptes à la justice ! D’où jaillissait l’alarmante statistique ? à quoi servait-elle ? mêlée à une logorrhée sécuritaire fustigeant les parents démissionnaires, l’éducation qui n’est plus ce qu’elle était, la déclaration du croque-mitaine tombait là comme une mouche dans une tasse de lait. Ah ! Si, en son temps celle qui m’adopta avait entendu un Monsieur Godet… Femme intelligente et généreuse, le triste tribun j’en suis certain ne l’aurait pas détournée de son humanité. Espérons que ceux qui sont actuellement sur ce chemin ne renonceront pas, mais, si d’aventure, tout par la suite ne se passe pas au mieux, ils auront été doctement avertis. Quarante pour cent ! Ce n’est pas rien quand même, quel risque ! Quel danger pour les familles ! Quel péril pour la société ! Dites Monsieur Godet, j’ai une idée pour les « nés sous x », on pourrait peut-être en faire des sujets de laboratoire, ainsi l’engeance ne menacerait pas les braves gens, elle serait utile, de plus ces gueux conçus et nés dans le péché expieraient la faute de leurs ascendants…
LISZT un sospiro
Pour arsenic, fidèle compagne en racisme et en sottise du tavernier, je ne publie pas votre immondice bien que pour une fois vous ayez oublié de supprimer votre lien..